Emmanuel dans l'Ouèbe: le retour


Il va de loin le dernier postage. Le 19 juillet 2013, on a fait découvrir le numéro d’Yvan Amar de ses Mots de l’actualité, une colonne qui se diffuse – et résiste – encore à l’antenne de RFI. Depuis, j’ai l’impression que beaucoup de choses ont changé ; c’est vrai que nous, d’ailleurs, on modifie et on se modifie par ce monde où l’on n’est sûr de rien. On peut imaginer que rien a changé, tout a continué, et même que tout va bien, madame la Marquise tout en voyant la maison prendre feu. D’ailleurs, la sensation qu’enfin les concertations pourraient gagner du terrain était évidente. Et pourtant.

Faisons avant tout un état des lieux de ce monde en 2013. Côté France, il était temps de faire le point sur la première année d’un quinquennat « normal » ; les records d’impopularité étaient déjà sur le pas de la porte de l’Élysée. Côté monde, les premiers dossiers Wikilieaks ébranlaient les relations diplomatiques, surtout envers les grands intéressés des informations privilégiées : les dents grinçaient du côté allemand et aussi au Brésil car Angela Merkel et Dilma Rousseff, leurs réserves et leurs stratégies étaient directement visées par cette indiscrétion américaine. Côté Brésil, alors que certains fêtaient la conquête de la Coupe des Confédérations, d’autres descendaient dans les rues pour blâmer les 20 centimes. Côté moi, je rêvais de retourner en France que ce soit comme touriste, que ce soit comme étudiant : dans ce métier de professeur, il faut se former constamment afin de fournir le mieux à nos élèves. Et bien sûr, j’aidais déjà les étudiants à l’époque à se manifester dans le websphère, à l’aide de leurs blogs individuels et collectifs, la production de matériel numérique ou même l’écriture créative.

Et depuis, qu’est-il devenu le monde, le Brésil, Emmanuel ? D’abord, le microcosme. Emmanuel a pris des vacances, pas si longues que ça, a voyagé en lune de miel avec sa chérie Joséphine Lapine. Il a pu aussi continuer som tram-tram et il est même devenu un calligramme aux mains des ateliers d’écriture créative. Parmi ces voyages, il faut inclure les trois séjours à Vichy, histoire de m’accompagner en formation. Mais sur ce, il y aura encore de quoi parler car cet épisode mérite un chapitre à part.

Ensuite, le macrocosme. Le Brésil a vécu ses glorieuses, la Coupe du Monde pouvant couronner enfin l’éternel instant présent du pays de l’avenir. Cependant, le coup d’envoi de ce beau carrosse est vite devenu citrouille. L’inclinaison de 7 buts à 1 face à l’Allemagne, la petite vague de la crise tournée au tsunami, ce qui a provoqué une destitution d’une présidente à peine élue, sous prétexte de chasser la corruption scotchée à la République fédérale du Brésil. Sauf que ceux qui l’ont destituée lors d'une séance de votation étaient encore plus corrompus, au meilleur style faites ce que je dis mais pas ce que je fais, en augmentant encore plus un clivage gauche-droite des plus stériles et souvent animé par des gens nostalgiques d’une page malheureuse de l’histoire. Comme résultat, on a un ex-président incarcéré, l’actuel président effondrés dans des casseroles et une menace qu’une extrême-droite quasi fondamentaliste et anti-démocratique s’empare du pouvoir après le truchement des urnes de ce printemps.

La France, quant à elle, a eu aussi ses ennuis. Une série d’attentats au cœur de l’Hexagone ont sonné l’alerte (journalistes assassinés, prêtres et patrons égorgés, riverains écrasés par un camion, des fans nettoyés à la kalachnikov...) et ont excité l’extrême-droite aussi. Le quinquennat de François Hollande a traîné en longueur, tout en faisant surgir son ministre de l’Économie Emmanuel Macron comme une option au vieux clivage. Élu au terme de l’affrontement contre Marine Le Pen, il a vite goûté du bâton au même temps qu’il entreprend des réformes (travail, rythme scolaire, mise au point d’une sorte d’examen d’admission...). On a donné la scène aussi à des réfugiés, sans qu’ils leur soit souhaités la bienvenue toute pure.

Si l’on étend encore plus le tour d’horizon, les réfugiés frappent à la porte des différents pays. Le DAESH se montre encore des plus actifs, même si la propagande veut faire montrer leur perte du terrain. Les tensions montent, surtout dans la schyzophrénie autiste des réseaux sociaux, terrain fertile dont l’engrais sont les fake news, dont le fruit béni s’est fait investir au cap du pays le plus important du monde. Chaque coup de twitter, un sursaut suivi d’applaudissements d’une génération flocon de neige accro d’être tout le temps adulé.

Ces clichés ont la vie dure, certes. Mais le décor ne fait pas si fière allure. De ce fait, vous aurez bien compris les raisons pour lesquelles l’Emmanuel dans l’Ouèbe fait son retour. Autres précisions ? J’ai besoin d’écrire pour faire les preuves de mon français : qui dit écrire, dit organiser ses idées. Une écriture qui se veut disciplinée, parfois hebdomadaire ou même avec deux trois articles par semaine. Une chance qu’ont vu le quotidien brésilien Journal du Brésil, de retour sur son édition papier, ou Le Petit Journal français, désormais sur le web depuis un petit moment déjà. Puisque si l’on veut combattre l’intox, nos armes sont les vraies – et bonnes – infos. Puisque si l’on veut connaître un autre monde, il suffit de propager ce qu’il nous offre de bon. Puisque si l’on veut arrêter le clivage gauche droite, on peut et on doit s’utiliser de la bonne information comme le chemin du milieu.

Donc, on se voit dans les nouveaux chapitres. J'espère pouvoir utiliser ce blog comme un forum où l'on approfondit ce qui est en superficie, pas pour simplifier ce qui est difficile, mais pour décomplexer. Restez connectés et je vous dévoile les nouvelles.

Akenavo.

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